La Citoyenneté Europénne, entre le National et l'International

Abstract

Au fur et à mesure de l’intégration européenne, les ressortissants européens deviennent (traité de Rome, 1957) des acteurs non seulement économiques (travailleurs), mais également politiques (citoyens) – certainement le saut le plus qualitatif de l’Union Européenne (UE). Introduite par le traité de Maastricht (1992), enrichie avec les traites de Amsterdam (1997) et de Lisbonne (2007), la citoyenneté européenne ne remplace pas, mais complète la citoyenneté nationale de tous ceux qui possèdent déjà la nationalité d’un État-membre: c'est une citoyenneté dite “de superposition”. Malgré tout, bien qu’imparfaite et incomplète, elle contribue quand même à rapprocher les européens. Toutefois, la citoyenneté européenne est une institution dynamique, avec une vocation expansive. On peut donc imaginer diverses évolutions possibles: si, dans l’avenir, la dérive intergouvernementale de l’UE s’impose (cas où il ne sera plus question d’Europe politique), la citoyenneté européenne disparaîtra; si l’UE conserve son équilibre actuel, la citoyenneté européenne poursuivra incomplète; si l’UE avance vers un État fédéral – les États-Unis d’Europe –, alors la citoyenneté européenne sera l’équivalent d’une citoyenneté nationale. De fait, pour que le citoyen se sente concerné par le fonctionnement de l’UE, il faut qu’il puisse se référer à une communauté aux institutions claires et dont les dirigeants sont élus par lui et responsables devant lui